Dimanche 24 mai

Le dimanche situé entre la fête de l’Ascension et celle de Pentecôte, donc celui que nous vivons aujourd’hui, pourrait s’appeler le dimanche de la foi, ou de la confiance plus loin que l’absence, un nom peut-être pas très vendeur, mais quelque chose de profond, de fort.
A l’Ascension nous nous réjouissons que le Seigneur puisse nous accorder suffisamment de confiance pour nous laisser à notre propre chemin. Ce faisant, nous le savons bien, nous courrons le risque de nous perdre ce qui nous arrive quelque fois, ou de Le perdre ce qui est un peu différent. Notre Dieu est discret, aussi sa voix se laisse t’elle facilement couvrir par d’autres voix, et il devient alors impossible, même avec beaucoup de volonté, de pouvoir l’identifier avec certitude. C’est une expérience douloureuse, et qui semble bien souvent donner raison à tout ce qui en nous nous incline au doute, à l’oubli.
A la Pentecôte nous accueillons le don de Dieu, l’Esprit Saint promis, le signe imprescriptible de sa présence en nous. L’Esprit Saint, nous en faisons l’expérience, se reconnaît a ce qu’il dépose en notre cœur un sentiment d’évidence, de clarté, qui va bien au delà d’un simple bien être passager. Aussi peut-on compter sur Lui, même lorsque les jours deviennent plus difficiles, plus arides. La marque qu’il laisse sur son passage ne disparaît jamais, on peut en retrouver le goût, la saveur, c’est pour cela que le Seigneur nous l’a donné.
Entre ces deux fêtes se situe donc, encore plus particulièrement qu’à l’ordinaire le temps de la foi, cet espace indéterminé qu’il nous faut traverser pour aller vers plus loin.
D’une certaine manière je trouve assez remarquable que nous vivions ce dimanche comme un ultime effort dans ce chemin de solitude croyante que la crise sanitaire est venue nous imposer. Dimanche prochain, si tout va comme nous pouvons le prévoir, nous aurons la joie de nous retrouver, de nous voir, de nous parler et de prier ensemble dans le même lieu. Comment ne pas remarquer là un signe de prévenance de la part de notre Dieu, un cadeau de l’Esprit Saint.
Pourtant avant cela il nous faut encore assumer ce dimanche de séparation, durant lequel chacun de nous doit marcher seul, tout en nous dirigeant ensemble, vers le lieu de la rencontre qui nous réunira, « hommes et femmes de toutes langues », pour la Pentecôte.
Il s’agit donc de ne pas se tromper de sens, de rester à l’écoute les uns des autres, et de se rendre attentif au même appel, ou alors nous courrons le risque de rester distanciés pour encore un moment.
Le chapitre 17 de l’évangile de Jean met dans la bouche de Jésus une très longue prière, certainement recomposée, au moins partiellement.
Plus qu’une prière de Jésus, ce texte exprime la recherche du sens de celui qui écrit l’évangile et qui tente de redire avec ses propres mots le cœur de sa foi.
En Jésus, en sa Parole, nous reconnaissons Dieu lui même : « Maintenant ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. » (Jean 17, 7) Si la traduction française utilise le passé composé, nous savons que le grec biblique connaît lui d’autre temps. Une forme de passé qui exprime sa continuité dans le moment présent. La parole de Jésus nous la recevons encore aujourd’hui, quand à Le reconnaître c’est un travail toujours devant nous. Un appel à creuser…au moins jusqu’à dimanche prochain. Mathias

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