Lettre des Rameaux

Prayssac, le 4 avril 2020

Chers amis,

Ce dimanche est celui de la passion du Seigneur, la fête des Rameaux comme nous disons plus communément. Dans notre pays sécularisé c’est sans doute la messe qui réunit encore le plus grand nombre de personnes, par tradition, par dévotion, par habitude proche de la superstition pensons nous parfois trop hâtivement car en réalité nous n’en savons rien et ce n’est pas à nous de dire ce qui se passe dans le cœur de chacun.
Pour nous les prêtres en tous cas c’est un moment fort que de retrouver une petite foule sur la place pour la bénédiction des rameaux, tout en chantant à pleine voix, Hosanna, Hosanna au plus haut des cieux !
Mais pour cette année, nous serons privés de cette expression de notre foi, au moins pour l’instant.
Je sais que certaines paroisses ont fait diverses propositions comme celles de venir déposer dans l’église un petit bouquet de rameaux pour que le prêtre puisse les bénir et qu’ils soient ensuite récupérés. Cette initiative est bien sûr louable mais elle crée des mouvements ce qui est en contradiction avec les orientations actuelles, et puis une bénédiction sans le peuple de Dieu perd un peu de son sens premier, enfin c’est ce qu’il me semble.
Le diocèse d’Agen a proposé que la bénédiction puisse avoir lieu lors de la première messe publique que nous pourrons célébrer, il me semble que cela sonne plus juste, ce sera un signe de joie sincère.
Même si nous y sommes très attachés la bénédiction des rameaux n’est pas le tout de notre foi. Demain nous célèbrerons la messe à 11h avec Shane, comme chaque dimanche depuis que le confinement s’est mis en place.
Autant que vous le pourrez je vous propose de pouvoir vivre ce temps avec nous. De lire avec nous la passion de Jésus dans l ‘évangile de Matthieu (26-14 à 27,66), si vous êtes mélomane vous pouvez même prolonger votre prière en écoutant la passion selon saint Matthieu de Jean Sébastien Bach, mais cela vous semblera peut-être austère.
Méditons la Passion pour ce qu’elle est : un drame de notre humanité fragile toujours prompt à se laisser séduire par ce qui divise, par tout ce qui s’oppose en nous au désir de notre Dieu de pouvoir nous aimer.
Tout ce que nous traversons aujourd’hui n’est pas sans rapport avec cela.
N’oubliez pas de prendre dans votre prière tous nos frères et sœurs qui traversent la même crise sanitaire, souvent dans une précarité matérielle et humaine que nous nous représentons sans doute bien lointainement.
« Quand l’heure fut venue où tu allais le glorifier, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde il les aima jusqu’au bout. » Prière eucharistique n°4
Chacun de nous est aujourd’hui destinataire de cet amour qui va jusqu’au bout, demandons au Seigneur la grâce de pouvoir y répondre même d’une manière bien humble, dans ces jours que nous vivons.
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde,
Mathias

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