Octobre 2023

L’éloge de la bonté !

Devant une situation difficile qui nous touche, nous impacte et même parfois nous blesse en profondeur, nous développons en général deux réactions.
La première est une exigence comminatoire de transparence, de vérité, surtout si nous nous sentons lésés.
Il s’agit qu’une autorité extérieure puisse poser un constat précis de la situation, qui soit non discutable. En tous les cas c’est ce que nous pensons.
L’affaire est en réalité bien souvent beaucoup plus périlleuse que ce simple énoncé, car une situation donnée est souvent complexe, surtout lorsqu’elle concerne des personnes avec leurs histoires, leurs personnalités différentes. C’est une illusion contemporaine de nous laisser imaginer que tout peut-être clair, objectif, froid, et cela nous fait mal.
Passé ce premier stade, vient le temps de la justification.
Le problème est maintenant de justifier notre place, notre rôle à l’intérieur de la situation, et nous n’entendons pas facilement que tout ceci puisse être discuté, nuancé et même mis en contradiction.
Arrivés à ce moment, le récit que nous nous faisons de la situation nous protège, nous donne la bonne place.
Ce point là non plus n’est pas simple, car dans cette démarche nous risquons de nous isoler nous mêmes, et peut-être de finir par avoir raison tout seul. C’est un danger.
Il existe je le crois une troisième voie pour assumer la difficulté d’une situation, qui n’exclue d’ailleurs pas les deux autres, mais leur donne un sens, un horizon salvateur même s’il apparaît parfois lointain, je veux parler ici de la bonté.
C’est à dire vouloir le bien, désirer de toutes mes forces qu’il puisse grandir et prendre la résolution de servir ce désir, même si je ne vois pas toujours vraiment comment.
Cette voie des naïfs, parfois moquée, est en réalité la voie la plus aboutie, la plus profonde.
Choisir le bien est l’appel permanent qui parcourt toute la Bible.
L’année dernière, un prêtre de notre diocèse est mort, un homme de Dieu véritable qui nous aura donné à tous beaucoup de lumière.
Voilà une petite phrase qu’il avait glissée dans ses mémoires. Elle est tellement dense et humble tout en même temps que je serais incapable de la dire à voix haute et sans émotion.
La voici écrite, qu’elle vous accompagne en ces temps un peu troubles, et vous ouvre à la bonté.
« Lorsque j’étais enfant, ce qui je crois me préoccupait en profondeur, c’était de savoir si j’avais « bon cœur ». J’entendais que maman le disait de tel ou tel de mes frères et sœur, mais je me demandais moi, si j’avais bon cœur. C’est une question à laquelle je ne suis pas sûr de pouvoir répondre encore aujourd’hui ! J’espère que c’est oui. » Lucien Lachièze-Rey

Mathias

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.